vendredi 13 novembre 2009

Hermann Hesse-Im Nebel

*Calw 02.07.1877
+Montagnola 09.08.1962
Recueil: Sämtliche Gedichte/poèmes





Seltsam, im Nebel zu wandern!
Einsam ist jeder Busch und Stein,
kein Baum sieht den andern,
jeder ist allein.

Voll von Freuden war mir die Welt,
als noch mein Leben licht war,
nun, da der Nebel fällt,
ist keiner mehr sichtbar.

Wahrlich, keiner ist weise,
der nicht das Dunkel kennt,
das unentrinnbar und leise
von allen ihn trennt.

Seltsam, im Nebel zu wandern!
Leben ist Einsamsein.
Kein Mensch kennt den andern,
jeder ist allein.

Ce poème a été proposé en commentaire par Martine.

mardi 17 mars 2009

Alain Souchon-Je chante un baiser

* Casablanca 27.05.1944
Genre: Chanson
Album: Au ras des pâquerettes




Je chante un baiser
Je chante un baiser osé
Sur mes lèvres déposé
Par une inconnue que j'ai croisée

Marchant dans la brume
Le cœur démoli par une
Sur le chemin des dunes
La plage de Malo Bray-Dunes

La mer du Nord en hiver
Sortait ses éléphants gris vert
Des Adamo passaient bien couverts
Donnant à la plage son caractère
Naïf et sincère

Le vent de Belgique
Transportait de la musique
Des flonflons à la française
Des fancy-fair à la fraise

Elle s'est avancée
Rien n'avait été organisé
Autour de moi elle a mis ses bras croisés
Et ses yeux se sont fermés fermés

Jugez ma fortune
Sous l'écharpe les boucles brunes
C'est vrai qu'en blonde j'ai des lacunes
En blonde j'ai des lacunes

Oh le grand air
Tournez le vent la dune à l'envers
Tournez le ciel et tournez la terre
Tournez tournez le grand air

La Belgique locale
Envoyait son ambiance musicale
De flonflons à la française
De fancy-fair à la fraise

Toi qui a mis
Sur ma langue ta langue amie
Et dans mon cœur un décalcomanie
Marqué liberté liberté chérie

Je donne des parts
Pour ce moment délicieux hasard
Adamo MC Solar
Oh ! tous les milliards de dollars

Le vent de Belgique
Envoyait mélancolique
Ses flonflons à la française
De fancy-fair à la fraise

Si tout est moyen
Si la vie est un film de rien
Ce passage-là était vraiment bien
Ce passage-là était bien

Elle est repartie
Un air lassé de reine alanguie
Sur la digue un petit point parti
Dans l'audi de son mari
Ah ! son mari

Je chante un baiser
Je chante un baiser osé
Sur mes lèvres déposé

lundi 12 janvier 2009

Hermann Hesse-Glück

*Calw 02.07.1877
+Montagnola 09.08.1962
Recueil: Gedichte






Solang du nach dem Glücke jagst,
Bist du nicht reif zum glücklich sein
Und währe alles Liebste dein.

Solange du nach Verlorenem klagst
Und Ziele hast und rastlos bist,
Weißt du noch nicht, was Friede ist.

Erst wenn du jedem Wunsch entsagst,
Nicht Ziele mehr, noch Begehren kennst,
Das Glück nicht mehr mit Namen nennst,

Dann reicht dir des Geschehens Flut
Nicht mehr ans Herz - und deine Seele ruht.

dimanche 23 novembre 2008

Alphonse de Lamartine-Le lac

*Mâcon 21.10.1790
+Paris 28.02.1869
Genre: Romantisme
Recueil: Les méditations poétiques




Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
Jeter l'ancre un seul jour ?

Ô lac ! l'année à peine a fini sa carrière,
Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
Regarde ! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
Où tu la vis s'asseoir !

Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes,
Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés,
Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
Sur ses pieds adorés.

Un soir, t'en souvient-il ? nous voguions en silence ;
On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
Tes flots harmonieux.

Tout à coup des accents inconnus à la terre
Du rivage charmé frappèrent les échos ;
Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
Laissa tomber ces mots :

" Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !"

Assez de malheureux ici-bas vous implorent,
Coulez, coulez pour eux ;
Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
Oubliez les heureux."

Mais je demande en vain quelques moments encore,
Le temps m'échappe et fuit ;
Je dis à cette nuit :
Sois plus lente ; et l'aurore

Va dissiper la nuit." Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons !
L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ;
Il coule, et nous passons ! "

Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse,
Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
S'envolent loin de nous de la même vitesse
Que les jours de malheur ?

Eh quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
Quoi ! passés pour jamais ! quoi ! tout entiers perdus !
Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
Ne nous les rendra plus !

Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
Que vous nous ravissez ?

Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure !
Vous, que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
Au moins le souvenir !

Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
Qui pendent sur tes eaux.

Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
De ses molles clartés.

Que le vent qui gémit, le roseau qui soupire,
Que les parfums légers de ton air embaumé,
Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
Tout dise : Ils ont aimé !

samedi 22 novembre 2008

Noir Désir-Marlène

*Pau 05.03.1964
Genre: Chanson, rock
Album: Tostaky




oh marlene
les coeurs saignent
et s'accrochent en haut de tes bas
oh marlene
dans tes veines coule l'amour des soldats
et quand ils meurent
ou s'endorment
c'est la chaleur de ta voix
qui les apaise,
et les traine
jusqu'en dehors des combats
oh marlene,
c'est la haine qui nous a amener là
mais marlene,
dans tes veines
coulait l'amour des soldats
eux quand ils meurent
ou s'endorment
c'est dans le creux de tes bras
qu'ils s'abandonnent
et qu'ils brûlent
comme un clope entre tes doigts

Pour écouter, c'est ici.

jeudi 13 novembre 2008

Charles Baudelaire-Le chat

*Paris 9.04.1821
+Paris 31.08.1867
Genre: Parnasse Symbolisme
Recueil: Les fleurs du mal





Dans ma cervelle se promène,
Ainsi qu'en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant.
Quand il miaule, on l'entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s'apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C'est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre,
Dans mon fonds le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort tous les cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n'a pas besoin de mots.

Non, il n'est pas d'archer qui morde
Sur mon coeur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde,

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout es, comme un ange,
Aussi subtil qu'harmonieux!

- De sa fourrure blonde et brune
Sort un parfum si doux, qu'un soir
J'en fus embaumé, pour l'avoir
Caressée une fois, rien qu'une.

C'est l'esprit familier du lieu;
Il juge, il préside, il inspire
Toutes choses dans son empire;
Peut-être est-il fée, est-il dieu ?

Quand mes yeux, vers ce chat que j'aime
Tirées comme un aimant,
Se retournent docilement
Et que je regarde en moi-même,

Je vois avec étonnement
Le feu de ses prunelles pâles,
Clairs fanaux, vivantes opales,
Qui me contemplent fixement.

mercredi 15 octobre 2008

Guillaume Apollinaire-La Loreley

*Rome 26.08.1880
+Paris 09.11.1918
Genre: Surréalisme
Recueil: Alcools





À Jean Sève.

À Bacharach il y avait une sorcière blonde
Qui laissait mourir d'amour tous les hommes à la ronde

Devant son tribunal l'évêque la fit citer
D'avance il l'absolvit à cause de sa beauté

Ô belle Loreley aux yeux pleins de pierreries
De quel magicien tiens-tu ta sorcellerie

Je suis lasse de vivre et mes yeux sont maudits
Ceux qui m'ont regardée évêque en ont péri

Mes yeux ce sont des flammes et non des pierreries
Jetez jetez aux flammes cette sorcellerie

Je flambe dans ces flammes Ô belle Loreley
Qu'un autre te condamne tu m'as ensorcelé

Evêque vous riez Priez plutôt pour moi la Vierge
Faites-moi donc mourir et que Dieu vous protège

Mon amant est parti pour un pays lointain
Faites-moi donc mourir puisque je n'aime rien

Mon coeur me fait si mal il faut bien que je meure
Si je me regardais il faudrait que j'en meure

Mon coeur me fait si mal depuis qu'il n'est plus là
Mon coeur me fit si mal du jour où il s'en alla

L'évêque fit venir trois chevaliers avec leurs lances
Menez jusqu'au couvent cette femme en démence

Va t'en Lore en folie va Lore aux yeux tremblants
Tu seras une nonne vêtue de noir et blanc

Puis ils s'en allèrent sur la route tous les quatre
La Loreley les implorait et ses yeux brillaient comme des astres

Chevaliers laissez-moi monter sur ce rocher si haut
Pour voir une fois encore mon beau château

Pour me mirer une fois encore dans le fleuve
Puis j'irai au couvent des vierges et des veuves

Là-haut le vent tordait ses cheveux déroulés
Les chevaliers criaient Loreley Loreley

Tout là-bas sur le Rhin s'en vient une nacelle
Et mon amant s'y tient il m'a vue il m'appelle

Mon coeur devient si doux c'est mon amant qui vient
Elle se penche alors et tombe dans le Rhin

Pour avoir vu dans l'eau la belle Loreley
Ses yeux couleur du Rhin ses cheveux de soleil